Un pas après l’autre

Appareil photo en main, je laisse mes pas me guider, sans toujours savoir ce que je cherche. Sans itinéraire, juste l’intuition comme boussole. Et c’est là, justement, que la magie opère.
Une demande discrète, un regard, une fleur tendue… Ce sont ces moments simples, un fragment de secondes, qui racontent sans prétention qu’il ne faut rien de plus pour écrire une histoire.
Voici quelques fragments de vie saisis au détour d’une promenade. De petits bouts d’histoires que l’univers a bien voulu nous confier.

La fée de la mer

Elle s’est approchée avec pudeur, une envie discrète dans les yeux.
« Vous pourriez me prendre en photo ? Juste là, face à la mer. »
Alors, quand elle est repartie avec ses images, j’ai voulu en garder une dernière. De dos.
Comme un fil invisible entre elle et le monde.
Comme une façon de dire : je vous vois.
Et merci à ceux qui, ce jour-là, m’ont vue aussi.
Parfois, une image devient un hommage silencieux.

Vaïna et sa maîtresse

Il y a des liens que l’on n’explique pas.
Une connexion, une complicité, une présence qui apaise.
Sur cette plage presque vide, Vaïna et sa maîtresse semblaient seules au monde, pourtant reliées à tout.
La tendresse entre deux âmes, là debout sur le sable.
L’amour vrai n’a pas besoin de mots.

Passion archéologie

Vaïna, six mois à peine et déjà l’allure d’une reine.
Elle pèse presque trente kilos, mais dans ses gestes, une douceur farouche.
Sa passion première : enterrer sa balle comme on enfouit un trésor, avec sérieux et tendresse.
Sa maîtresse, passionnée de photo, parle d’elle comme d’un avenir.
Un héritage à quatre pattes, porté par l’instant.

Bernard et Monique (dans mon imaginaire)

Les ayant croisé sans les connaître, leur histoire m’est apparue évidente.
Bernard et Martine, amoureux de la route et du vent.
Ils se sont rencontrés sur une Harley, un soir de printemps lors d’un rassemblement.
Depuis, ils roulent ensemble, sillonnent les cartes, main dans la main, cœur contre moteur.
Deux âmes libres, qui n’ont pas besoin de destination pour être en mouvement.

Une lumière sur le chemin

Il y avait cette lumière, suspendue, discrète, presque oubliée.
Elle n’éclairait rien de grand, ne cherchait ni regard, ni louange.
Elle tenait, juste assez, comme on tient bon sans rien dire.
Car parfois, ce n’est pas la clarté qui importe, mais ce qu’elle permet d’entrevoir.
Un équilibre ténu entre ce qu’on laisse paraître… et ce qu’on garde à l’ombre.

La Dame du Touquet

Elle a tenu à se faire appeler La Dame du Touquet. Née un 20 mars, le jour même de notre rencontre, lors de cette promenade rêveuse, jour du printemps. Elle m’a vue, accroupie devant une fleur, appareil photo en main. Curieuse, elle s’est approchée, et de fil en aiguille, m’a proposé de photographier son jardin.

Autrefois, elle s’occupait d’un terrain de 6000m². Aujourd’hui, c’est la cour intérieure de sa résidence qu’elle soigne, avec la même tendresse. Il y pousse de la passiflore, de l’églantine, et ce regard si particulier qu’ont les passionnés. Elle m’a parlé du Touquet, sa ville de toujours, et de ses études à Paris, qu’elle rejoignait chaque jour. Elle évoquait l’air pollué qui l’écrasait, la nécessité de revenir ici pour respirer à nouveau.

Avant de se quitter, elle m’a soufflé doucement : « Grâce à vous, j’ai passé un bon anniversaire. Vous êtes sensible, et ça fait du bien, de croiser des gens attachants. »

Et moi, je suis repartie avec l’impression d’avoir reçu bien plus que ce que j’avais donné.

Je voulais laisse avec ces quelques photos de son jardin. Peut-être y apercevrez-vous quelques lutins ou petites fées.